Allons-nous réellement prendre la brique et la truelle pour élever de grands édifices ? Pas au sens propre, même si l’idée de s’intéresser au processus de construction amène une suite parfaite au thème de l’an dernier, .
Nombreuses sont les mises en chantier possibles car elles peuvent être plus symboliques, aussi. On recherche le mieux vivre. Alors, rempli de projets, avec des plans établis et des outils affûtés, on démarre le cœur léger. On sait que la traversée sera parcourue d’émotions diverses et changeantes. Car, le chantier, personnel ou collectif, est une aventure souvent imprévisible, bruyante, parfois chaotique, toujours source de remises en question. Chacune des activités proposées jusqu'en juillet 2012 (voir le programme ci-dessous) sera animée de cet esprit.
Je suis en chantier de...
Cette réflexion sur le chantier nous concerne évidemment tous. Elle s’aborde au pluriel. Ne sommes-nous pas le plus souvent tellement écartelés par de multiples projets ? Les uns obligatoires, dictés par la réalité ; d’autres plus intentionnels ou du domaine du rêve. Tous constituent notre vie que nous voulons rendre riche et constructive !
Pour nous donner l’envie de nous interroger à ce sujet, neuf écrivains et autant de plasticiens nous ouvrent la voie. Ils ont eux-mêmes sondé la question.
Nous leur avons passé commande de textes courts pour les uns, de casques de chantier customisés pour les autres. Les résultats de ce travail vous sera présenté en diverses occasions, sous forme de panneaux - posters.
Nous sommes ensuite partis à la rencontre des habitants en allant sur les marchés et en demandant aux passants de bien vouloir poser pour nous, un casque d'artiste sur la tête. Et la moisson de portraits fut prodigieuse... À découvrir en quelques exemplaires ici
Port du casque recommandé (version courte) from CCBW on Vimeo.
L’artiste Olivier Praet est un acteur essentiel de ce programme thématique. Il a été sélectionné au terme d’un appel à artistes pour imprimer sa marque, soutenir, enrichir les projets de la Saison.
"En choisissant le thème
, faisant suite à (Olivier Praet), l'équipe du Centre culturel du Brabant wallon souhaite porter notre attention à tous sur le fait que nous sommes dans un édifice en permanente construction, un chantier perpétuel, celui du vivre ensemble.
Vivre ensemble, et notamment construire et partager collectivement un ensemble de représentations vivantes appelé 'culture', voilà l'enjeu qui fonde le travail du Centre culturel, et le mien, et le vôtre.
Œuvrer à ce chantier, ne jamais cesser de l'investir, de s'y engager. Chacun de nous, en fonction de sa position dans la situation, et de la façon dont il regarde la situation, est acteur et spectateur engagé dans ce processus de construction."
La Saison
Des artistes, plasticiens et écrivains, ont travaillé sur le thème
Voici ce qui les a inspiré pour la customisation des casques : Scénographe de théâtre jeune public et "cabaneux", Jérôme La Grange "aime bien la curiosité de ce qui est caché... l'envie d'espionner à travers les palissades ce que l'on peut bien construire là derrière... D’où l’idée d’un casque fait de barricades. Qui est le voyeur, qui est le chantier ?"
Aurore Vandember travaille le nylon sous forme d’installations depuis 8 ans. Son casque incarne un certain retour aux sources ; elle mêle environnement naturel et habitat.
Avec Benoi Lacroix, plasticien et bédéiste, "des outils du passé hérissent le casque qui devient faussement dangereux."
L’intention d’Alexandre Fréderick est "d’utiliser les codes picturaux de l’art aborigène, la juxtaposition de points, d’images, de plantes pour créer un ensemble homogène qui recouvre la totalité du support. Ce sont des maisons, immeubles, cheminées, clés, clous, électricité, eau, voitures mais également des feuilles, plantes et arbres ; à l’image du Brabant wallon vivant entre campagne et urbanisation."
Céline Van Haevermaet, circassienne et styliste, créatrice des "Chiffonneuses" réalise "un casque en bleu de travail, mélange de pantalon d'ouvrier, sac à main, ou plumier. Des poches... à crayons, bics, poche pour plans, papier, notes... poche à outils… La tête porte les idées et le matériel pour les poser sur papier !".
Lo Merch est issu des arts et techniques visuelles de la photo, de l'infographie et du Street art. Il veut"attirer l'attention et l'esprit sur l'essor du béton dans nos régions. En tant que résident néo-louvaniste, il a pu observer les inconvénients de ce matériau sur le mental, à l'inverse des bienfaits apaisants et vivifiants de la nature".
Tandis qu’Olivier Quin, sculpteur, graveur nous montre que sous le casque se trouve le cerveau, "un cerveau en pâte à modeler Darwi".
Le casque devient échafaudage pour Louise de Coster, scénographe et costumière : “… Une idée dans la tête… un projet sur la tête, le porter, le construire ; bref l’échafauder. L’échafauder seul… ou à plusieurs".
Enfin, selon Olivier Praet, le casque devient, par association d'idées, via la notion de chantier, une métaphore ludique de la toiture : "Ces derniers temps, il pleut pas mal. Genre énormément. Trop. La végétalisation des toitures est une solution d’habitat compatible avec l'environnement. Notamment pour minimiser l'impact désastreux des précipitations violentes sur notre habitat."
Des textes courts ont été commandés à neuf écrivains.
Ils paraîtront sur les cartes postales, aux côtés des portraits casqués. Là encore, le résultat est protéiforme à souhait :
Avec les poèmes de Frédéric Saenen et Jean-Jacques Didier...
Genre choisi également de façon plus inattendue par le dramaturge Eric Durnez...
D’étonnantes petites annonces rédigées par Corinne Hoex, Pierre Mainguet et Réjane Peigny...
Un fait troublant relaté par Dominique Costermans...
La vision inventive et extravagante de Milady Renoir...
Ou encore le style expérimental d’Edgar Kosma qui nous livre le chantier d’un texte.