En résidence du 10 au 27 juillet 2014
Intentions
Floating Mind est une méditation sur l’impermanence et l’imprévisibilité des choses : la naissance, la vie, la mort ; l’apparition et la disparition.
Sa forme est le prolongement d’une recherche que j’avais entamée avec des structures gonflées à l’hélium, celles-ci m’apparaissant soudain comme des esprits…
Je cherche à partager avec le public une expérience visuelle et sensible. Je mets en mouvement une installation plastique qui en retour influence ma danse.
J’apparais et je disparais. Je bouge, je fais bouger et je suis bougée. Il y a une part de contrôle et une part d’improvisation.
Floating Mind est une forme onirique ouverte ; chacun pourra en faire un rêve différent.
Cette forme est soutenue par des fragments de conférences scientifiques se mêlant à des sons concrets qui eux-mêmes se fondent à la musique.
Les neurosciences et l’astrophysique nourrissent mon songe car elles parlent dans leur propre langage de cette double qualité de la vie : force et précarité. Voir loin au delà de soi et voir en soi. Les étoiles naissent et meurent, l’univers s’expand et bientôt s’évanouira. Les cellules de notre cerveau se connectent selon un nombre de possibilités incroyablement infini et puis, un jour, meurent.
Forme
Floating Mind est à la croisée de la danse, de l’installation (sculpturale et plastique), du théâtre d’objets. Dans la mesure ou j’interagis et manipule les éléments de l’installation à partir de leur matière, de la sensation et non de leur statut d’objets, on pourrait parler ici d’un théâtre de matière (plus que d’un théâtre d’objet).
Je danse avec deux éléments :
Une surface souple – bâche plastique extrêmement légère – opaque, transparente ou translucide, selon l’angle de la lumière.
Une surface souple – bâche plastique extrêmement légère – opaque, transparente ou translucide, selon l’angle de la lumière.
En la manipulant, elle devient volume. Les plis et les courbes reconfigurent ce volume à chaque instant. En attachant les quatre coins de cette surface en hauteur et en jouant avec ses accroches, elle devient une marionnette aérienne qui rend visible les courants de l’air. La surface se meut dans une sorte d’état d’apesanteur.
Je maîtrise les manipulations des points d’accroche mais je ne maîtrise pas les mouvements de l’air qui déforme la surface. D’infimes perturbations dans la physique des fluides engendrent de vastes déformations.
Je suis donc à l’écoute de chaque frémissement de l’air et des réactions de la matière pour créer du jeu. Ma marionnette est imprévisible…J’accorde ma respiration à la sienne…
Cet élément ‘surface-volume ‘ est matière brute, on l’identifie clairement comme une bâche plastique, « un truc cheap du brico », mais prenant la lumière et rendant visible l’invisible, elle est aussi matière subtile, se réinventant à chaque instant et à chaque regard.
- Des structures flottantes, gonflées à l’hélium
Ces structurent ne sont jamais immobiles même quand elles semblent être sans mouvements. Les micros mouvements de l’air les rendent étrangement présentes.
Elles me font penser aux mobiles de Calder.
Parfois, je suis comme elles, immobile en apparence. Le souffle qui me traverse est léger mais profond. Il crée des mouvements internes peut-être perceptible du dehors.
Et puis, ces structures bougent, lentement, portées par les flux. Elles bougent parce que je bouge et qu’en bougeant je déplace de l’air. Elles bougent parce qu’il y a d’infimes changements de températures ou parce que j’actionne des ventilateurs. Je manipule parfois ces structures par des fils. Je danse avec ces structures et elles me font danser. Mon souffle change. Dans le mouvement je conserve quelque chose de l’immobilité et de l’apesanteur.
Danser avec ces structures est une méditation en mouvement.
Équipe artistique :
Conception, jeu et danse : Leslie MaerschalckCréation objets lumineux : Vincent Vandaele
Costume : Rosmary Roïg-Zarat
Vidéo
http://vimeo.com/80370594Octobre 2014, l'aventure créatrice se poursuit
En octobre 2014, durant sa résidence à La Maison des Cultures à Saint-Gilles, Leslie Maerschalck a entamé une collaboration avec le chorégraphe Ugo Dehaes et l'éclairagiste Raphaël Rubens. Le jeudi 23 octobre, elle invite les programmateurs à partager l'état de sa recherche afin d'avoir d'éventuels retours sur le spectacle.