« Aux Livres, Citoyens ! » est une initiative de la Bibliothèque centrale de la Province de Liège, du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège et des Territoires de la Mémoire.
C’est un dispositif d’actions citoyennes autour des livres, de la lecture et de l’écriture comme vecteur d’émancipation individuelle et collective, rassemblant 115 partenaires de la Province de Liège.
1. Introduction
La volonté de coopérer s’accompagne de doutes, de questions. Céline Martin partage une « expérience enthousiasmante ». Elle souligne que la pratique de la coopération est en mouvement à PLUSIEURS. Avant tout partenariat, il faut se poser la question du POURQUOI : à quoi est-ce que je joue, quels sont les mots que j’utilise, quel sens ont-ils, pourquoi coopère-t-on ?
Plusieurs raisons :
• Raisons historiques : Condorcet, loi de 1971
• Raisons institutionnelles : la coopération se décrète => obligation
• Raisons éthico-politiques : au niveau local ou global : nous devons travailler à la démocratisation des droits culturels, tâche pour laquelle nous sommes plus fort à plusieurs. (cfr Christian Maurel « Puissance d’agir »)
• Raisons personnelles : selon un désir personnel
2. Origine du projet « Aux livres, Citoyens ! »
2004 : Inquiétude suite à la « marée noire » au lendemain des élections. La plateforme « Raisonner pour vivre » se crée, dans le cadre de laquelle Céline Martin est chargée de lutter contre les votes d’extrême droite. Passionnée de littérature, celle-ci est convaincue que les livres permettent de jeter des ponts entre les individus, entre les croyances.
2005 : La Bibliothèque Centrale de Liège, partante dans le projet, contacte les bibliothèques locales. Céline Martin entreprend un
La volonté de coopérer s’accompagne de doutes, de questions. Céline Martin partage une « expérience enthousiasmante ». Elle souligne que la pratique de la coopération est en mouvement à PLUSIEURS. Avant tout partenariat, il faut se poser la question du POURQUOI : à quoi est-ce que je joue, quels sont les mots que j’utilise, quel sens ont-ils, pourquoi coopère-t-on ?
Plusieurs raisons :
• Raisons historiques : Condorcet, loi de 1971
• Raisons institutionnelles : la coopération se décrète => obligation
• Raisons éthico-politiques : au niveau local ou global : nous devons travailler à la démocratisation des droits culturels, tâche pour laquelle nous sommes plus fort à plusieurs. (cfr Christian Maurel « Puissance d’agir »)
• Raisons personnelles : selon un désir personnel
2. Origine du projet « Aux livres, Citoyens ! »
2004 : Inquiétude suite à la « marée noire » au lendemain des élections. La plateforme « Raisonner pour vivre » se crée, dans le cadre de laquelle Céline Martin est chargée de lutter contre les votes d’extrême droite. Passionnée de littérature, celle-ci est convaincue que les livres permettent de jeter des ponts entre les individus, entre les croyances.
2005 : La Bibliothèque Centrale de Liège, partante dans le projet, contacte les bibliothèques locales. Céline Martin entreprend un
« diagnostic du territoire ». Elle s'enquiert de connaitre les compositions politiques communales, rencontre les acteurs locaux et les interroge sur leur vision du territoire. Elle inventorie les actions qui ont été ou sont menées contre les votes d’extrême droite. Elle entend les intentions et envies de projets en ce sens mais pour lesquelles les moyens manquent. Elle compose un carnet d’adresses de personnes intéressées par le projet.
3. Caractéristiques du projet
La vidéo illustre 3 choses :
• QUI ? Aujourd’hui, ce projet concerne 115 partenaires autour d’une vingtaine de bibliothèques. Ils se sont rassemblés autour d’un enjeu commun et ont défini une démarche commune. Ils élaborent et évaluent ensemble le projet. En coordination, le projet repose sur 2 temps pleins et un mi-temps
• QUOI ? L’enjeu du projet = ÉGALITÉ. La question de départ de chaque initiative est « Pour plus d’égalité, je… ». Cette question de départ a donné lieu à de multiples formes de productions : concerts, ateliers d’écriture… L’égalité est traitée sous toutes ses formes : égalité salariale entre les hommes et les femmes, égalité pour l’accès au travail, égalité pour les migrants/immigrés…
• COMMENT ? La démarche est commune à tous les partenaires : partir des gens, de leur colère, de ce qu’ils veulent exprimer, de leur souhait. Donc les écouter. Ensuite, articuler les niveaux individuels et les niveaux collectifs pour imaginer et monter un projet. Ce travail d’écoute et d’articulation ne doit pas être uniquement un travail de coordination, il ne peut se détacher d’un discours engagé, politique : Ex : les femmes chantent sur scène, revendiquent l’accès au travail.
4. Difficultés dans l’élaboration de la coopération
• Crainte de ne pas avoir sa place, de ne pas être reconnu
• Crainte que nos envies, nos désirs, nos intérêts ne soient pas rencontrés
• Crainte que le projet de départ se transforme
• Crainte que l’objectif de départ prenne des proportions inatteignables
5. Méthodologie pour contourner les difficultés et inscrire le partenariat dans la durée
Dans l’ouvrage collectif, « Aux Livres, Citoyens ! » , les partenaires se sont racontés par écrit aux autres partenaires.
« Voici, de façon très synthétique, classés par ordre plus ou moins chronologique d’étapes du partenariat, les principes d’action que nous dégageons :
• Comprendre les dynamiques sociales, politiques, économiques et culturelles à l’œuvre sur le territoire où les projets vont se dérouler (par une approche documentée et des rencontres d’acteurs locaux) ;
• Contacter des partenaires issus de mondes professionnels différents ;
• Construire le projet avec l’ensemble des partenaires dès le début (ne pas arriver en ayant réfléchi à ce que l’autre peut ou doit faire) ;
• Impliquer les publics concernés dès le commencement de la construction du projet (si ceux-ci ne peuvent ou ne savent pas être autour de la table avec les partenaires, associer les représentants des associations ou institutions qui travaillent directement avec le public concerné) ;
• Définir un objet fédérateur qui réponde à l’analyse des besoins d’une population sur un territoire donné. Cet objet doit aussi pouvoir réunir les partenaires issus de divers secteurs, c’est-à-dire correspondre à un enjeu spécifique pour chacun d’eux ;
• Veiller à ce que les éléments clés de l’analyse de départ soient partagés, que l’objectif général poursuivi soit compris et accepté ;
• Accorder la primauté au projet, au sens de l’action, tout en tenant compte des spécificités (par exemple : articuler la nécessité de visibilité générale du projet et celle de la visibilité de chaque partenaire, etc.) ;
• Identifier un porteur de projet qui soit facilitateur pour les ajustements qui seront nécessaires afin de garantir l’articulation entre les partenaires et le sens commun du projet ;
• Maintenir entre les partenaires de la confiance (de la « considération » et non du « mépris »), une écoute réciproque minimale ;
• Laisser au projet le temps de cheminer, accepter et pourquoi pas se réjouir que le projet se transforme ;
• Accorder une attention particulière à la gestion équilibrée pour chacun des partenaires des aspects logistiques des projets (qui peut faire quoi, en fonction des ressources et contraintes spécifiques). Cette question reste trop souvent comprise comme étant de la seule responsabilité individuelle des partenaires. Ce qui est alors fréquemment source de tensions et fragilise le partenariat ainsi que la qualité des actions. Or, l’expérience montre qu’il faut la placer aussi au niveau collectif. En effet, ce n’est pas uniquement le sens du projet, la méthodologie des actions qui doivent être collégialement construites, définies et réalisées. Les aspects pratiques nécessaires au bon déroulement des actions doivent aussi être pensés et répartis au niveau de l’ensemble du groupe ;
• Conjuguer la rigueur des conventions qui définissent le socle minimal de départ (analyse, objectifs et planification) et la nécessité d’ouverture aux apports de chacun, aux questions imprévues, etc. Ces conventions sont précieuses pour affirmer le lien entre investissement professionnel, personnel et institutionnel. Toutefois, il faudra laisser le jeu suffisamment ouvert pour permettre l’innovation, la spontanéité et laisser la possibilité à de nouveaux partenaires d’investir le projet. En cours de route, des « courroies de transmission » seront nécessaires pour re-clarifier le sens général du projet et pour renégocier les modalités de réalisation.
Ces principes, dégagés de réussites et d’échecs au niveau de la méthodologie d’élaboration de nos projets et au niveau de leur réalisation avec les publics, ne suffiront pas – nous le savons – à nous préserver complètement des tensions et difficultés que nous rencontrerons lors de la répartition des tâches concrètes pour la réalisation de nos actions futures, lors des moments de visibilité (logos, prises de parole vis-à-vis de la presse…), lors des évaluations pour/par les publics (encore trop ténues dans notre opération), lors des envies d’avancer ensemble et des craintes, des peurs de s’engager dans ce qui adviendra comme projet commun mais dont on ne connait pas encore la forme ni la fin et qui occasionnera ou non un surcroit de travail… »
3. Caractéristiques du projet
La vidéo illustre 3 choses :
• QUI ? Aujourd’hui, ce projet concerne 115 partenaires autour d’une vingtaine de bibliothèques. Ils se sont rassemblés autour d’un enjeu commun et ont défini une démarche commune. Ils élaborent et évaluent ensemble le projet. En coordination, le projet repose sur 2 temps pleins et un mi-temps
• QUOI ? L’enjeu du projet = ÉGALITÉ. La question de départ de chaque initiative est « Pour plus d’égalité, je… ». Cette question de départ a donné lieu à de multiples formes de productions : concerts, ateliers d’écriture… L’égalité est traitée sous toutes ses formes : égalité salariale entre les hommes et les femmes, égalité pour l’accès au travail, égalité pour les migrants/immigrés…
• COMMENT ? La démarche est commune à tous les partenaires : partir des gens, de leur colère, de ce qu’ils veulent exprimer, de leur souhait. Donc les écouter. Ensuite, articuler les niveaux individuels et les niveaux collectifs pour imaginer et monter un projet. Ce travail d’écoute et d’articulation ne doit pas être uniquement un travail de coordination, il ne peut se détacher d’un discours engagé, politique : Ex : les femmes chantent sur scène, revendiquent l’accès au travail.
4. Difficultés dans l’élaboration de la coopération
• Crainte de ne pas avoir sa place, de ne pas être reconnu
• Crainte que nos envies, nos désirs, nos intérêts ne soient pas rencontrés
• Crainte que le projet de départ se transforme
• Crainte que l’objectif de départ prenne des proportions inatteignables
5. Méthodologie pour contourner les difficultés et inscrire le partenariat dans la durée
Dans l’ouvrage collectif, « Aux Livres, Citoyens ! » , les partenaires se sont racontés par écrit aux autres partenaires.
« Voici, de façon très synthétique, classés par ordre plus ou moins chronologique d’étapes du partenariat, les principes d’action que nous dégageons :
• Comprendre les dynamiques sociales, politiques, économiques et culturelles à l’œuvre sur le territoire où les projets vont se dérouler (par une approche documentée et des rencontres d’acteurs locaux) ;
• Contacter des partenaires issus de mondes professionnels différents ;
• Construire le projet avec l’ensemble des partenaires dès le début (ne pas arriver en ayant réfléchi à ce que l’autre peut ou doit faire) ;
• Impliquer les publics concernés dès le commencement de la construction du projet (si ceux-ci ne peuvent ou ne savent pas être autour de la table avec les partenaires, associer les représentants des associations ou institutions qui travaillent directement avec le public concerné) ;
• Définir un objet fédérateur qui réponde à l’analyse des besoins d’une population sur un territoire donné. Cet objet doit aussi pouvoir réunir les partenaires issus de divers secteurs, c’est-à-dire correspondre à un enjeu spécifique pour chacun d’eux ;
• Veiller à ce que les éléments clés de l’analyse de départ soient partagés, que l’objectif général poursuivi soit compris et accepté ;
• Accorder la primauté au projet, au sens de l’action, tout en tenant compte des spécificités (par exemple : articuler la nécessité de visibilité générale du projet et celle de la visibilité de chaque partenaire, etc.) ;
• Identifier un porteur de projet qui soit facilitateur pour les ajustements qui seront nécessaires afin de garantir l’articulation entre les partenaires et le sens commun du projet ;
• Maintenir entre les partenaires de la confiance (de la « considération » et non du « mépris »), une écoute réciproque minimale ;
• Laisser au projet le temps de cheminer, accepter et pourquoi pas se réjouir que le projet se transforme ;
• Accorder une attention particulière à la gestion équilibrée pour chacun des partenaires des aspects logistiques des projets (qui peut faire quoi, en fonction des ressources et contraintes spécifiques). Cette question reste trop souvent comprise comme étant de la seule responsabilité individuelle des partenaires. Ce qui est alors fréquemment source de tensions et fragilise le partenariat ainsi que la qualité des actions. Or, l’expérience montre qu’il faut la placer aussi au niveau collectif. En effet, ce n’est pas uniquement le sens du projet, la méthodologie des actions qui doivent être collégialement construites, définies et réalisées. Les aspects pratiques nécessaires au bon déroulement des actions doivent aussi être pensés et répartis au niveau de l’ensemble du groupe ;
• Conjuguer la rigueur des conventions qui définissent le socle minimal de départ (analyse, objectifs et planification) et la nécessité d’ouverture aux apports de chacun, aux questions imprévues, etc. Ces conventions sont précieuses pour affirmer le lien entre investissement professionnel, personnel et institutionnel. Toutefois, il faudra laisser le jeu suffisamment ouvert pour permettre l’innovation, la spontanéité et laisser la possibilité à de nouveaux partenaires d’investir le projet. En cours de route, des « courroies de transmission » seront nécessaires pour re-clarifier le sens général du projet et pour renégocier les modalités de réalisation.
Ces principes, dégagés de réussites et d’échecs au niveau de la méthodologie d’élaboration de nos projets et au niveau de leur réalisation avec les publics, ne suffiront pas – nous le savons – à nous préserver complètement des tensions et difficultés que nous rencontrerons lors de la répartition des tâches concrètes pour la réalisation de nos actions futures, lors des moments de visibilité (logos, prises de parole vis-à-vis de la presse…), lors des évaluations pour/par les publics (encore trop ténues dans notre opération), lors des envies d’avancer ensemble et des craintes, des peurs de s’engager dans ce qui adviendra comme projet commun mais dont on ne connait pas encore la forme ni la fin et qui occasionnera ou non un surcroit de travail… »
Cette vidéo a été présentée lors du colloque "La coopération en mouvement", le 21 octobre 2014,
une journée organisée par la Bibliothèque publique centrale du Brabant wallon (FWB), la Fédération des Maisons de Jeunes en Belgique francophone, la Coordination des organismes d’Éducation permanente et le Centre culturel du Brabant wallon.
Faire culture avec et pour les Brabançons wallons, tel est le leitmotiv
de la réflexion et des actions en faveur de la coopération
sur ce territoire en mutation qu'est notre province.
Le but est de rédiger in fine une charte de coopération entre acteurs culturels.
une journée organisée par la Bibliothèque publique centrale du Brabant wallon (FWB), la Fédération des Maisons de Jeunes en Belgique francophone, la Coordination des organismes d’Éducation permanente et le Centre culturel du Brabant wallon.
Faire culture avec et pour les Brabançons wallons, tel est le leitmotiv
de la réflexion et des actions en faveur de la coopération
sur ce territoire en mutation qu'est notre province.
Le but est de rédiger in fine une charte de coopération entre acteurs culturels.
Cliquer ici pour en savoir plus
Téléchargez ci-dessous le pdf des actes du colloque ou cliquez ici pour les lire en ligne
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