Centre culturel du Brabant... / "Berty Albrecht" par Traces Collectif
EN RÉSIDENCE - 21.04 > 01.05

"Berty Albrecht" par Traces Collectif

Mettre en scène “Berty Albrecht” c’est rendre une place à une “oubliée de l’histoire”. C’est une quête pour mieux comprendre aujourd’hui le chemin silencieux de ces femmes qui ont ouvert des perspectives d’avenir et de parole pour nous autres, leurs petites-filles, leurs arrières petites-filles, … C’est une parole féminine qui donne vie à un acte politique.
En résidence du 21 avril au 1er mai
Théâtre de texte

La pièce a été écrite en 1989 par Michèle Fabien et n’a jamais été créée en Belgique. Elle a pour point de départ une pierre commémorative en hommage à Berty Albrecht, figure de la résistance française à la source du célèbre mouvement “Combat” dès 1940. C’était une femme émancipée, française d’origine, qui s’est battue d’abord pour le droit des femmes et ensuite, poussée par une volonté de trouver une place pour agir et lutter, elle s’est décidée à quitter une  vie de famille bourgeoise en Angleterre pour retourner en France et entrer dans la résistance.

Ce texte livre une bribe d’Histoire qui suscite en nous la réflexion sur les notions d’éducation, de morale et de courage. Aujourd’hui, dans un contexte géopolitique extrêmement tendu, cette pièce ébranle, et invite à ne pas oublier.
"J'ai réalisé que la résistance n'avait compté qu'un nombre infime de Français (100 000 en tout sur 4 ans, soit 1% de la population), que le nombre de collaborateurs avait été sensiblement le même, et que le reste des citoyens avait attendu la fin des hostilités en essayant de maintenir tant bien que mal son train de vie."* Mireille Albrecht

Nous ne voulons pas limiter la pièce à une pièce de guerre car elle questionne également le statut de la femme dans la société, la difficulté "d’être" et "d’être mère". Berty et sa fille Mireille posent ensemble la question du sacrifice. Jusqu’où peut-on être mère face aux notions de liberté, d’engagement et de résistance ? Non seulement, Berty est confrontée à des choix qui ont de réelles répercussions sur sa cellule familiale, conséquences des nombreux reproches de la part de son mari Frédéric. Mais elle s’expose  (et expose sa fille, Mireille) à un danger de tous les instants en rejoignant la résistance. Ceci explique sans doute que ce mouvement n’a rassemblé qu’une poignée de citoyens.

Les replis communautaires, la montée de l’extrême droite en Europe suscitent une inquiétude au sein de notre collectif. Qu’est-ce qui pousse les gens dans ces retranchements ? D’où vient cette progression du nationalisme ? On nous parle souvent “d’insécurité”, terme à la mode qui éveille les peurs, un précepte raccourci. Mais quel en est le fondement ? On évolue dans un climat qui favorise la panique morale et/ou collective : l’incertitude économique, le manque d’emploi, la précarité et la criminalité. Cela soulève un questionnement sur notre système économique, qui prône le profit, nous intime d’être rentables. Sans le capitalisme, serions-nous en pareille posture ?

Notre collectif voudrait que ce projet rayonne, qu’il puisse nourrir un sens/un esprit critique, ouvrir des débats et des échanges intergénérationnels ! Et pour nous, multiplier sur le territoire belge les différentes résidences, c’est une volonté de sortir de la capitale, d’aller à la rencontre et d’offrir cet objet en devenir qui nous a rassemblés !

Distribution :
  • Mise en scène : Le Traces Collectif
  • Direction d’acteurs : Gaëlle Marras
  • Assistanat : Xavier Hosten
  • Jeu : Xavier Hosten, Manuela Leone, Dorothée Schoonooghe, Lila Putcuypts
  • Scénographie : Vincent Bresmal
  • Vidéo : Alice Piemme
  • Illustration : Jérôme Desert
  • Création lumières : Thyl Beniest
  • Construction : Sébastien Boucherit