Ces deux bureaux ont chacun remporté le Prix de l’urbanisme et de l’architecture du Brabant wallon ces dernières années. Ce type de prix est-il intéressant professionnellement pour un bureau d’architecture, notamment en termes de retombées, ou bien ne s’agit-il que d’une ligne en plus écrite sur leur site internet ? Tentative de réponse.
«  Davantage de publicité  »
> Stéphane Lebrun, avez-vous eu des retombées particulières suite à l’obtention de votre prix ?
Non, aucune. Il ne nous a pas amené de nouveaux clients. C’est quelque peu dommage. La publicité autour de ce prix a été excessivement discrète. Il n’y a pas eu beaucoup d’articles dans les médias ou de grande remise de prix. Je dois dire que nous nous attendions à davantage de retombées. Nous avons juste reçu notre chèque. Mais bon, il était clair que ce prix n’allait pas non plus changer notre vie (rires).
> Votre bureau met-il régulièrement des projets en avant pour des concours de ce type ou est-ce assez rare ?
C’est très rare. Nous ne sommes pas un bureau qui court après les prix comme certains bureaux peuvent le faire. Je ne connais d’ailleurs pas les prix qui sont les plus porteurs, ceux qui rapportent le plus ou qui ont le plus d’écho. Nous sommes plutôt discrets en la matière : le projet de rénovation de la grange à Jodoigne est la seule candidature que nous ayons rentrée. Mais nous travaillons actuellement sur une belle rénovation à Jandrain. Et je pense que si le Prix de la Province du Brabant wallon existe toujours l’an prochain, nous rentrerons un dossier !
> Selon vous, qu’est-ce qui motive les architectes ?
Il y a le gain financier bien évidemment, mais il est clair que ces prix sont aussi bons pour l’ego. C’est toujours agréable de voir son travail mis en avant.
Propos recueillis par Xavier Attout
Le bureau Kyo-Co (Jodoigne) l’a emporté dans la catégorie « résidentiel réno-vé » en 2012 pour la rénovation d’une grange du 19e siècle. Le bureau est composé de Stéphane Lebrun et de Joan Roels.
«  Sortir du cercle des initiés  »
> Ronald Rifflart, quelles ont été les retombées pour votre bureau ?
C’est très compliqué à objectiver. On nous en parle de temps en temps. Cela ajoute un peu de prestige, mais je suis loin d’être certain que cela nous a ramené de nouveaux clients. Les retombées économiques sont faibles. Mais ne faisons pas la fine bouche : il est toujours plus intéressant d’obtenir un prix que rien du tout !
> D’une manière générale, quels sont les avantages de recevoir un tel prix : améliorer l’ego des architectes, obtenir un gain financier, voir leur travail valorisé ?
Le gain financier n’est pas énorme. Nous ne courons pas après les prix. Certains bureaux le font, pas nous. Ce n’est pas notre objectif principal. Lors de la conception de certains projets, nous nous disons parfois que ce dossier pourrait valoir un prix. Mais cela ne va pas plus loin.
> Y a-t-il des prix plus « rentables » que d’autres ?
Incontestablement, le MIPIM Awards (Marché international des professionnels de l’immobilier à Cannes) doit avoir d’importantes retombées. Quand je vois l’énergie que mettent certains confrères à préparer leur dossier, je me dis que les efforts ne doivent pas être vains. La visibilité est internationale. Les grands médias en parlent, cela permet de faire sortir le projet du cercle des initiés. C’est cet élément-là qui est le plus important dans un prix : toucher le plus de monde possible. Si seuls quelques architectes sont au courant, cela n’a pas beaucoup de sens. Et puis, il faut aussi avouer que concourir permet d’améliorer la créativité. Cela a donc du sens.
> Un projet dans vos cartons qui mériterait bien d’être primé ?
La construction de la cité administrative à Gembloux. Un immeuble basse énergie avec des façades en cuivre qui va se démarquer et qui fera polémique. Il y a également le Canopea (bureaux) à Mont-Saint-Guibert.
> X.A.
Le bureau Syntaxe Architectes (Ittre) a remporté son premier prix en 2010, pour l’immeuble de bureaux Wyeth à Louvain-la-Neuve. Ronald Rifflart en est l’un des trois fondateurs.
Cet article est tiré de notre mensuel Espace-Vie de septembre 2013, consultable ici.